Génération Z, Gen Z ou encore Zoomers, vous avez sûrement déjà entendu l’un de ces termes à la télé, la radio, sur les réseaux sociaux ou encore auprès de votre entourage. Entre révolution digitale, bouleversement du monde du travail et lutte climatique, la génération Z fait beaucoup parler d’elle, mais qui se cache vraiment derrière ce nom ? Découvrez le portrait de cette génération spontanée et pleine d’ambition dans le guide expert de Zooka.
Le portrait de la génération Z
Fiche d’identité des générations
Commençons par les bases : qu’est-ce qu’une génération ? Dans certains contextes, elle peut désigner les grands-parents, les parents et les enfants d’une famille mais en l’occurrence, on emploiera ce terme pour parler d’un groupe de la population né sur une même période (en général sur une dizaine d’années). Le terme de “génération” permet d’identifier les traits communs de ce groupe social, ses valeurs, ses intérêts et ses exigences face à la société qui l’entoure.
Cependant, le défaut du mot “génération” est qu’il omet l’individualité de chacun et gomme les différences. C’est pourquoi il est important de nuancer le terme “génération” et d’y lire plutôt le sens de “tendances générationnelles”.
Voici un petit point chronologique sur les générations qui cohabitent actuellement :
- les baby-boomers qui représente les individus nés entre 1946 et 1964 lors de l’explosion démographique qui a suivi la Seconde Guerre mondiale ;
- la génération X, qui représente les individus nés entre 1965 et 1979 ;
- la génération Y, qui représente les individus nés entre les années 1980 et 2000 ;
- la génération Z, qui représente les individus nés entre 1995 (ou 1997 selon les discours) et 2010.
Chaque génération est marquée et façonnée par le contexte économique, politique, social ou encore culturel dans lequel elle évolue. Une génération peut être à la fois la cause et la conséquence d’évolutions notables dans l’environnement social, c’est notamment ce que nous proposons de démontrer dans ce guide sur la génération Z.
Qui se cache derrière l’appellation “Génération Z” ?
On utilise le terme de “génération Z” pour désigner l’ensemble des personnes nées entre 1995 et 2010, ceux qu’on appelle souvent “les 18-25 ans”. En effet, les individus les plus âgés de la génération Z ont déjà atteint la majorité. Ils sont progressivement en train d’entrer dans la vie d’adulte et de céder la place à une nouvelle génération, encore plus récente : la génération Alpha, qui regroupe la population née entre 2009 et 2020.
La génération Z incarne le tournant des années 2000 et 2010. C’est la génération “née avec un smartphone dans la main”. Le saviez-vous ? Une enquête menée par Cision révèle que près de 80% des membres de la Gen Z préféreraient perdre leur odorat plutôt que leurs appareils mobiles.
Quand on pense “génération Z”, on pense au web, aux réseaux sociaux et aux nouvelles technologies. Mais ce n’est pas la seule facette de cette génération, qui se caractérise également par une vision inédite du monde et du travail : une vision plus idéaliste peut-être, mais également plus exigeante. C’est ce que nous aborderons au cours de notre article.
En somme, la génération Z est une génération jeune et dynamique qui commence à entrer dans la vie active et à asseoir sa place dans les différentes sphères de la société.
Les forces de la génération Z
La génération Z évolue dans un monde qui ne cesse de se transformer et de se complexifier, notamment en ce qui concerne le numérique. Face à ces changements constants, cette génération possède un avantage : celle d’avoir grandi en même temps que le développement de la technologie. Grâce à sa maîtrise aiguisée des outils numériques, la génération Z se caractérise par une forte adaptabilité : elle apprend vite et est capable de passer d’un outil à un autre en saisissant les spécificités propres à chacun.
D’autre part, les 18-25 ans savent communiquer efficacement à distance et obtenir par eux-mêmes les informations dont ils ont besoin grâce à leur ordinateur ou leur smartphone. Cela fait de la génération Z une génération particulièrement autonome et débrouillarde, des qualités qui lui servent à la fois sur le marché du travail comme dans la sphère personnelle.
Les membres de la génération Z ont accès à une infinité d’informations en temps réel : ils sont donc particulièrement ouverts au monde et plus conscients des difficultés du monde qui les entourent, mais également des opportunités qui s’offrent à eux.
La génération Z face au digital
“Digital natives” : le passage de la génération Y à la génération Z
La génération Y est celle qui précède directement la génération Z. Elle représente tous les individus nés entre 1981 et 1996 et qui ont été directement témoins de l’avènement du web, à une époque où la plupart des Gen Z ne savaient même pas encore marcher.
Cependant, là où les Millennials ont assisté au développement de la technologie, la génération Z a grandi avec les nouvelles technologies et les réseaux sociaux et ceux-ci font partie de son identité. Sur le web, les 18-25 ans sont appelés les “digital natives” ou natifs digitaux, là où les Millennials ont passé leur enfance voire leur adolescence sans Internet et les néo-technologies.
Ces deux générations ont donc une attitude différente vis-à-vis du numérique. Même si la génération Y a vécu en premier la transition vers l’ère numérique, la génération Z est celle qui a vraiment creusé un fossé et qui a contribué à apporter des bouleversements majeurs dans la façon d’utiliser les nouvelles technologies.
Les réseaux sociaux, territoire de la génération Z
Les acteurs de la génération Z se démarquent du reste de la population mondiale par leur mode de vie ultra-connecté. Nés à l’heure de l’explosion d’Internet et des réseaux sociaux, les acteurs de la Gen Z ont fait de ces plateformes d’échange, de publication et de divertissement leur terrain de jeu.
En 2023, c’est Instagram qui arrive en tête du classement des réseaux préférés de la Gen Z avec 9 jeunes sur 10 qui l’utilisent quotidiennement, suivi de Snapchat et TikTok. Les Gen Z sont effectivement les plus gros consommateurs de ces plateformes, qui rassemblent plusieurs dizaines de millions d’utilisateurs journaliers dans le monde.
Les réseaux font intégralement partie du quotidien de la génération des digital natives pour tous les domaines de leur vie. D’après une enquête menée par Blog Du Modérateur en mai dernier, 45% des jeunes âgés de 18 à 25 ans ont déclaré passer entre 3 et 5 heures par jour sur ces différentes plateformes. Mais comment cela se traduit-il concrètement ?
Du côté personnel, les jeunes se servent des réseaux pour discuter avec leur famille, leurs amis et même leurs collègues, prévoir des sorties et des vacances, organiser leur rythme de vie et échanger des photos, des vidéos et des messages vocaux. Ils partagent des morceaux de vie via les posts et les stories : leur dernier selfie ou repas healthy, leur avis sur le film qu’ils viennent de voir au cinéma, les photos de leurs vacances à la mer… Ces plateformes sont des espaces où les Gen Z peuvent exprimer leur identité, leurs opinions et leurs goûts.
Mais il existe aussi une dimension professionnelle aux médias sociaux, certains étant même complètement dédiés au monde du travail. C’est le cas de LinkedIn, leader dans ce domaine, qui permet de rechercher et postuler à des offres d’emploi mais aussi de mener des campagnes de recrutement.
Par ailleurs, les plateformes de réseaux sont devenues un canal majeur d’information, pour suivre les actualités mais également pour s’instruire sur des sujets variés, de la sociologie à la science en passant par la littérature grâce à des comptes dédiés qui proposent du contenu de qualité.
Le comportement e-commerce de la génération Z
Aujourd’hui, il est devenu possible d’acheter n’importe quel produit ou service en quelques clics. La génération Z est la première génération à évoluer dans un monde où la société de consommation est littéralement omniprésente et notamment à travers les médias sociaux et la publicité en ligne (SEA).
Le rapport quasiment fusionnel de la génération Z à ces plateformes a d’ailleurs permis de faire émerger de nouveaux métiers liés à cette dynamique : les influenceurs et les créateurs de contenu qui utilisent les plateformes pour mettre en avant des marques en fédérant une communauté à travers des partenariats rémunérés. Leur popularité se mesure à travers le nombre de followers et de “likes” qu’ils rassemblent autour de leur contenu : plus le chiffre est élevé, plus l’influence est grande.
Et en effet, ces nouvelles figures du web ont une influence colossale sur leurs followers, qui se tournent vers eux pour des recommandations en matière de mode, de luxe, de voyages et, de façon générale, pour des conseils “lifestyle”. On entre alors dans une dynamique marketing très puissante : un achat en ligne ne représente plus seulement la réponse à un besoin, mais c’est une façon pour les internautes de la Gen Z d’affirmer leur style. En ce sens, cette génération représente une cible particulièrement intéressante pour les entreprises proposant du e-commerce, car elle est plus sensible à la publicité en ligne.
La génération Z est en train de redéfinir largement les contours du webmarketing ainsi que les habitudes de consommation, tout en permettant l’émergence d’une nouvelle catégorie de créateurs ambitieux de se forger une communauté.
Le monde du travail vu par la génération Z
Aujourd’hui, les Z ont moins de 30 ans, ils sont les nouveaux arrivants dans les entreprises, ou bien ils ont fini leurs études et s’apprêtent à entrer dans la sphère professionnelle. En ce sens, ils représentent le monde du travail de demain. Mais comment la génération Z perçoit-elle le monde du travail ?
Nouvelle génération, nouveaux enjeux pour les entreprises
Depuis 2020, la génération Z représente 20% des effectifs en entreprise et, avec l’arrivée massive des Z sur le marché du travail, les entreprises doivent s’adapter pour répondre aux compétences, aux intérêts et aux exigences de cette tranche de la population baignant dans l’univers des néo-technologies.
Cette démocratisation du numérique se remarque d’abord dans le déploiement des cursus universitaires qui intègrent pleinement les néo-technologies à leurs formations, voire qui y sont complètement dédiées. Les métiers de l’informatique suscitent notamment un grand intérêt chez la nouvelle génération et les écoles se multiplient pour proposer des formations complètes sur les technologies de pointe.
L’ascension fulgurante du web et des médias portée par la génération Z ainsi que l’importance croissante de ces plateformes dans les stratégies de e-commerce et de webmarketing ont fait émerger de nouveaux métiers du digital. Parmi eux, on peut citer le métier de community manager qui est particulièrement en vogue : le community management consiste à gérer et animer les comptes d’une marque sur les réseaux en fédérant une communauté autour des posts. Le community manager suit un planning de publication qui suit la stratégie webmarketing de l’entreprise.
Mais ce n’est pas tout, car la digitalisation des entreprises a ouvert la voie à bien d’autres postes : rédacteur web, blogueur, expert en webmarketing, développeur web ou encore data analyst, les métiers du numérique sont aujourd’hui très prisés, notamment car le format digital une plus grande flexibilité dans l’organisation du travailleur.
Enfin, une révolution numérique d’une toute autre ampleur est en train de s’immiscer sur le marché du travail : l’Intelligence Artificielle, aussi appelée IA ou AI en anglais (Artificial Intelligence). On utilise l’IA depuis longtemps, notamment pour nos GPS, ou pour parler à Google grâce à la reconnaissance vocale. Cependant, les dernières avancées ont permis le développement de logiciels informatiques complexes dépassant tout ce qui avait été fait jusqu’alors. La dernière grande révolution en date côté IA, c’est ChatGPT, ce prototype d’agent conversationnel conçu par l’entreprise américaine OpenAI et rendu public fin 2022.
Une génération plus ambitieuse et exigeante
En 2019, Mazars a proposé une étude en collaboration avec OpinionWay auprès de 2000 jeunes âgés de 15 à 24 ans (génération Z) et de 25 à 34 ans (génération Y). L’objectif de cette étude était de mettre en avant les exigences de la génération Z sur leur expérience professionnelle, comparées à la génération Y. Il en ressort un constat clair : cette néo-génération d’actifs est plus exigeante et ambitieuse que ses prédécesseurs.
La Gen Z accorde une grande importance à la notion de responsabilité : pour eux, cela signifie pouvoir être autonome dans ses missions et dans son organisation professionnelle, notamment en ce qui concerne les horaires de travail : le télétravail, par exemple, est devenu un critère indispensable réclamé par la Gen Z qui tient tout particulièrement à son indépendance.
On distingue également chez les Gen Z le désir d’avoir une véritable voix au sein de l’entreprise. Selon cette enquête, 42% des jeunes de la génération Z interrogés souhaitent participer aux décisions stratégiques de leur entreprise, contre 36% Millennials interrogés. Les Gen Z sont également très nombreux à souhaiter devenir “leur propre patron”, un phénomène qui tend à se démocratiser et qui témoigne à nouveau d’un désir d’indépendance et de rupture des structures professionnelles “normales”.
Par ailleurs, la génération Z est marquée par l’importance qu’elle accorde aux interactions sociales. En entreprise, cela signifie une révolution managériale : de plus en plus, on voit disparaître les structures traditionnelles verticales, avec une hiérarchie rigide, pour laisser place à une organisation horizontale qui valorise avant tout une ambiance de travail conviviale ainsi qu’une bonne cohésion d’équipe.
Une quête de sens à travers le travail
Plus question d’un travail monotone et sans intérêt, qui permet juste de payer les factures : on cherche désormais à apporter une contribution sociale à travers son travail. Le travail est un moyen pour la Gen Z de véhiculer des valeurs qui leur sont chères : la santé mentale, la solidarité, les enjeux sociétaux ou encore l’écologie, des sujets qui sont au cœur de l’actualité.
Les Gen Z rêvent d’un travail épanouissant, avec des perspectives d’évolution et de la flexibilité. Un travail qui leur permette de concilier travail et liberté. Depuis quelques années, on remarque une volonté grandissante des entreprises de s’adapter à cette nouvelle perception du travail, notamment à travers des efforts en termes de flexibilité et d’évolution. Les Gen Z sont également nombreux à se lancer dans le travail freelance voire digital nomad pour les plus aventuriers !
L’importance du bien-être au travail
Bien plus que les générations précédentes, la génération Z met la santé mentale au cœur de ses préoccupations et de ses revendications. Grâce aux médias sociaux, le Gen-Z est en connexion constante avec ses pairs et avec ce qu’il se passe dans le monde. Cette façon de communiquer le rend plus sensible à l’inclusion et aux questions d’injustice et de discrimination.
Au cours de la dernière décennie, et plus intensément encore depuis la crise sanitaire de 2020, le bien-être des individus, tant sur le plan relationnel que sur le plan professionnel, est devenu l’objet d’une prise de conscience collective. Ainsi, la génération Z attend des entreprises qu’elles portent une attention particulière à la santé mentale de leurs employés.
Aujourd’hui, les jeunes de la génération Z exigent de leur travail qu’ils aient du sens, et qu’ils leur donnent une raison de se lever le matin. Les acteurs de la génération Z prônent une forme de management basée sur le dialogue et la bienveillance : l’entreprise doit devenir un lieu d’épanouissement professionnel mais également personnel, et doit participer au bien-être de ses collaborateurs.
Un métier environmental-friendly
Le bien-être des individus n’est pas le seul qui compte aux yeux de la génération Z : celui de la planète aussi. La génération Z est la génération qui a grandi avec la prise de conscience brutale de l’urgence climatique. C’est la génération qui sera directement confrontée aux bouleversements climatiques dans les prochaines décennies, elle se préoccupe donc activement de l’avenir de la planète et des conséquences des actions humaines : ce sentiment d’inquiétude se traduit par ce qu’on appelle “l’éco-anxiété”.
Les 18-25 ans sont particulièrement engagés dans les nombreuses luttes environnementales : protection des animaux, préservation des fonds marins, transition énergétique, zéro déchet, végétarisme et véganisme. Avec la génération Z, on assiste à un engagement collectif pour l’environnement : c’est le sujet qui concerne tous les jeunes et qui les rassemble, notamment à travers des manifestations et marches pour le climat dont ils sont les meneurs.
C’est pourquoi la question environnementale est au cœur des préoccupations des 18-25 lorsqu’ils se lancent dans une recherche d’emploi. La notion de démarche RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) présente notamment une importance notable dans ce contexte : elle signifie qu’une entreprise valorise la diversité, l’inclusion ainsi que les questions sociétales et environnementales.
Pourtant, comme le souligne echooo Magazine dans leur article “La Génération Z et l’Écologie”, la bonne volonté des Gen Z pour œuvrer pour la préservation de la planète entre en conflit avec leurs habitudes, et notamment en termes de consommation et d’utilisation du numérique. Les plateformes de stockage de données, mais également de streaming audio ou vidéo dont les jeunes sont particulièrement friands, ont un poids non négligeable sur l’environnement. Chaque année, dans le monde, ce sont plusieurs mégatonnes de CO² qui sont relâchées dans l’atmosphère à cause des data centers. Les jeunes de la génération Z polluent donc également énormément sans forcément en être conscients. Malgré ses lacunes, cette génération de jeunes engagés a le mérite de sonner l’alerte sur les dangers du changement climatique.
En somme, la génération Z est la génération du changement. Elle a fait des nouvelles technologies une force dont l’influence a déjà largement redéfini les contours de la société, qu’il s’agisse du monde professionnel, du commerce ou des interactions sociales. La génération Z sait ce qu’elle veut et en quoi elle croit, et elle n’hésite pas à exprimer ses exigences pour façonner le monde de demain.
